Vous avez du mal à trouver le temps d’écrire ? Autant vous le dire tout de suite, il ne s’agit pas de trouver le “bon” moment pour vous pencher sur votre manuscrit, mais de se mettre dans le “bon” état d’esprit. Explications.
1/ Abandonnez l’idée que le moment “parfait” pour écrire existe
Beaucoup d’auteurs attendent de pouvoir bénéficier du moment “parfait” pour faire progresser leur roman, moment pendant lequel ils auraient leur créativité à leur maximum, se trouveraient dans le calme absolu, disposeraient d’une forme olympique, n’auraient l’esprit perturbé par aucune autre tâche ingrate.
Autant vous le dire tout de suite ! Les conditions “parfaites” ne seront jamais réunies. Ou très rarement. Vous aurez toujours des soucis extérieurs à l’écriture (Junior est malade ou votre patron vous en fait voir de toutes les couleurs), vous vous sentirez toujours fatigué(e) (puisque vous avez sans doute un projet de roman en parallèle d’une activité professionnelle), il y aura toujours du bruit (vos enfants qui jouent dans la pièce à côté ou votre chat qui réclame ses croquettes) et, si tout cela n’est pas réuni, vous vous retrouverez face à une feuille blanche en manque d’inspiration.
Peut-être que le jour où vous serez auteur professionnel, vous pourrez travailler dans de meilleures conditions. Mais à ce moment-là, votre esprit sera troublé par la date de rendu à votre éditeur qui approche dangereusement ou les ventes un peu trop faibles de votre dernier roman. Bref ! Vous m’avez compris !
2/ Augmentez votre résistance
Plutôt que d’attendre le moment “parfait”, il est bien plus efficace d’augmenter sa résistance au monde extérieur. Il est possible d’apprendre à écrire dans le bruit (dans un café par exemple). Tout n’est qu’une question de capacité à se concentrer. Celle-ci se travaille, comme toutes les compétences. Avec les années, on découvre comment faire abstraction de son environnement, se créer une bulle et ne pas se laisser déranger.
Vous devez aussi apprendre à résister à l’appel de toutes les autres activités importantes dont vous devez vous occuper. Sachez que vous aurez toujours mieux à faire que de travailler sur votre roman : vous charger de votre paperasse ou de votre linge qui s’empile. Je vous le dis sans détour : oui, écrire vous fera prendre du retard sur votre quotidien, voire votre travail. C’est malheureusement le prix à payer pour faire avancer ses projets.
3/ Trouvez des créneaux pour écrire et respectez-les
L’augmentation de la résistance au monde extérieur ne peut s’obtenir qu’en se fixant des créneaux pour écrire et en les respectant. Au début, déterminez un seul moment, faites en sorte que rien ni personne ne vienne le perturber et écrivez.
Vous n’avancerez peut-être pas comme vous le souhaitez, mais chaque heure passée augmentera votre capacité à vous concentrer et le nombre de pages de votre roman. Toujours mieux que rien du tout.
4/ Beaucoup de temps pour écrire ne signifie pas que votre roman avancera plus vite
Quand on dispose de peu de temps pour écrire, on imagine souvent que si l’on en avait plus, on terminerait plus vite son roman. Faux ! Vous avez sans doute dû le remarquer. Ce n’est pas parce qu’on bénéficie de toutes les heures nécessaires pour réaliser une activité qu’on y arrive plus rapidement. D’ailleurs, c’est même souvent l’inverse.
J’ai pu l’expérimenter en matière d’écriture. J’ai eu une période dans ma vie où j’ai eu la chance de pouvoir travailler sur mes projets de romans et de scénarios tous les jours de la semaine. Figurez-vous que je n’ai pas énormément avancé sur mes projets. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas forcément de date limite, parce que je peaufinais longuement la conception de mes histoires plutôt que de me mettre à les rédiger.
Aujourd’hui, je suis beaucoup plus efficace. Tout simplement parce que le manque de temps me pousse à aller droit au but et à optimiser mon travail.
5/ Abandonnez l’idée que vous allez finir
Le jour où j’ai croisé la route de cette citation de John Steinbeck, cela a changé la perception de la façon dont je travaillais :
Abandonnez l’idée que vous allez finir. Perdez de vue les 400 pages et écrivez juste une page par jour, cela aide. Alors quand c’est vraiment terminé, vous êtes toujours surpris.
John Steinbeck
Avant, j’étais obsédée par le fait que j’allais bientôt boucler mon histoire. Je me fixais des délais irréalistes comme “la semaine prochaine, je finis les dix chapitres qu’il me reste”. Et j’étais évidemment sans cesse déçue puisque je ne respectais jamais mes objectifs. Cette vision des choses me rendait particulièrement critique envers les moments que j’avais pour écrire : jamais assez nombreux, jamais assez longs, jamais assez efficaces.
Aujourd’hui, comme Steinbeck, je laisse de côté l’idée de “finir”. Je préfère avancer petit pas par petit pas. Ainsi, je profite bien plus des moments consacrés à l’écriture.
6/ Fixez-vous des dates limites
Je ne parle pas uniquement de la date de sortie de votre livre, mais de fixer une date pour chaque étape de la création de votre roman. J’ai en effet pu expérimenter que se mettre comme objectif six mois ou un an pour écrire son roman n’aidait pas particulièrement à s’organiser.
En revanche, déterminer à quel moment telle étape de son roman est terminée est beaucoup plus utile. Personnellement, je pousse même l’exercice à fixer une étape par semaine comme finir la relecture d’un chapitre ou le premier jet d’une partie de mon roman.
Cela me permet de suivre précisément l’avancée de mon livre, me donne parfois l’énergie de me mettre à mon manuscrit quand j’ai un peu moins de motivation et me donne la sensation d’avoir bien optimisé mes moments consacrés à l’écriture.
Comme je vous le disais en introduction, trouver le bon moment pour écrire, c’est surtout trouver le bon état d’esprit. Un état d’esprit qui demande un peu de discipline. Mais quelle satisfaction lorsqu’on réussit à venir à bout d’une œuvre qui nous tient à cœur !
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